En attendant de retrouver enfin le chemin de la scène (9 juin à Chambéry), nous vous dévoilerons progressivement en images quelques nouvelles chansons encore en chantier du prochain album de VIDALA à venir à l'automne 2020 filmées lors de notre première résidence de création à l'Auditorium de Villefranche. C'est également pour nous l'occasion de vous en présenter plus largement les auteurs, les propos et de partager ainsi plus encore ces oeuvres de la "Nueva Cancion" d'Amérique Latine. 2ème rendez-vous découverte de cette série avec :
CANTOS DE PILON II
Issu du folklore, les chants de pilon (broyage du maïs) font partie d’une famille de chants traditionnels vénézuélien de travail (cantos de faena), comme les chants d’élévage du bétail (cantos de arreo), les chants de la traite des vaches (cantos de ordeno), chant agricole (cantos de labranza) ainsi que des berceuses (cantos de arruyo), qui puisent leurs racines dans les traditions indigènes (pour invoquer les dieux ou apaiser les esprits), les chants d’esclaves ou domestiques africains (pour libérer les peines ou tranquilliser les enfants pendant leur sommeil) ainsi que les apports de la musique espagnole.
Chants improvisés qui n’ont pas toujours de paroles établies et ni de rythmes définis, ils accompagnent les tâches quotidiennes des femmes et des hommes de la région du Llano (vastes plaines vénézuéliennes) pour piler, moudre le maïs, faire la lessive, cuisiner, récolter le café ou le cacao, traire les vaches, conduire le bétail), pour exprimer les joies et les peines et alléger la dureté de la tâche.
Avec l’arrivée de la mécanisation du monde agricole, les chants de travail, menacés de disparition, sortiront de l’oubli grâce à la contribution des grandes voix comme Morella Muñoz, Simón Díaz, Soledad Bravo.
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Au Venezuela de l’ancien temps, piler et de moudre le maïs a toujours été une tâche attribuée aux femmes. Le broyage s’effectuait en fin d'après-midi. Certaines femmes avaient même pour métier de piler spécifiquement et se rendaient dans les maisons pour effectuer ce service en échange d'une redevance.
Le broyage s'effectue généralement à deux, chacune munie d’un long maillet en bois de 4 kilos environ et positionnée devant le mortier.
Une fois du maïs vidé au fond du mortier et suffisamment humidifié, la tâche commence, consistant à écraser le maïs avec la pointe du pilon. Le seul poids du pilon suffit à séparer le grain de son enveloppe ; le travail et la pénibilité de la tâche consiste à relever le maillet, une opération qui fatigue dès les premiers instants ». La fonctionnalité de cette curieuse chanson du pilon s'exprime très bien dans la syllabe "io", qui accompagne le moment où le maillet retombe, le moment l’ouvrière expulse l'air avec force, pour respirer à nouveau en soulevant le maillet.
Cantos de pilon 2
Adiós manita* querida...ooo
Adiós que te voy diciendo manita oo...
Y por qué no me contestas manita ooo
Dale duro a ese pilon*...
Que se acabe de romper...
Que en el monte hay mucho palo
Y papá lo sabe hacer.
Ya me duele la cabeza...
De tanto dale al pilón...
Para engordar un cochino
Y compra’me un camisón
Allá arriba en aquel cerro...
Ta’ un matrimonio civil...
Se casa la bemba*’e burro
Con el pescuezo’e violín.
Si por tu mario es...
Cógelo que allá te va...
Un camisón de cretona
No me lo ha llegaoa da
Yo no quiero hombre casao...
Porque hiede a mataúra*...
Yo lo quiero solterito
Que huele a piña maúra.
Y allá va la cara’e diablo...
De corazón de demonio...
Que tiene la lengua negra
De levantar testimonio.
Y la zoqueta se cree...
Que todo se lo merece...
Y vive en un peazo’e rancho
Que el viento se lo estremece.
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Au revoir, petite sœur chérie
Je te dis au revoir petite sœur...
Et pourquoi tu ne me réponds pas
Tape fort avec ce pilon
Il vient de casser
Dans la colline il y a beaucoup de bâtons
Et papa sait bien faire
Ca me donne mal à la tête
De taper autant avec ce pilon
Pour gaver le cochon
Et m’acheter une nuisette
Là-haut dans la montagne
Il y a un mariage civil
C’est « la grande bouche d’âne »
qui se marie avec la « goitreuse »
Si c’est pour ton mari
Prends-la, elle t’allait bien autrefois
Cette nuisette de coton
Tu n’as pas réussi à me la donner
Je ne veux pas d’un homme marié
Parce que qu’il empeste les plaies de la bête de somme
Moi je le veux célibataire
Qui sent l’ananas bien mûr
Et là bas il y a le visage du diable
Au cœur de démon
Qui a la langue noire
De dresser l’acte de mariage
Et l’idiote croit
Qu’elle le mérite bien
Mais elle vie dans un petite ferme
que le vent fait trembler.
Plus d'infos sur www.vidala.fr
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